mardi 3 mars 2009

Paul van Ostaijen - Ville Occupée (Bezette Stad)

Le poète Paul van Ostaijen (1896-1928) est l'une des grandes figures des lettres néerlandaises de Belgique. Il introduit dans la poésie l'unanimisme français avec un premier recueil, Music Hall, en 1916, et l'expressionnisme humanitaire allemand (le discours moderniste soutenant un engagement humaniste) avec Le Signal, en 1918.



Il milita jusqu'en 1918 pour le "Mouvement Flamand". Mais il dut quitter, de peur des poursuites, la Belgique après avoir insulté publiquement le Cardinal Mercier. Van Ostaijen n'aurait pas supporté une invective du cardinal comparant la langue flamande à un grognement de cochon. Il s'installa donc à Berlin en 1918. Confronté à la misère et au climat pré-révolutionnaire de l'époque, marqué par l'insurrection spartakiste, il rompt avec l'idéal "naïf et grandiloquent". Entre 1918 et 1921, il écrit Les Fêtes de l'Angoisse et de la Douleur qui ne sortira qu'après sa mort. En 1921, il compose Ville Occupée, œuvre complexe et d'une grande rigueur, dans laquelle il développe une typographie rythmique dont je souhaitais faire écho ici.

En effet, nourri d'Apollinaire il introduisit le modernisme de la forme dans la poésie flamande. Ses poèmes suggèrent l'absurdité du monde en bannissant la syntaxe et recourent à tous les moyens de la typographie pour isoler le mot, porteur de sens.

"je croyais m'être mis dans la peau d'un honnête homme;
Me voilà dans celle d'un assassin."





Sources:
La langue et la littérature néerlandaises des origines à nos jours
Piet de Groof - Général situationniste / Édition Allia.